Le théâtre dans les Oflags ...
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théâtre dans les Oflags
Dans le domaine artistique, la captivité des oflags a connu aussi bien des réalisations. Les musiciens de talent ne manquaient pas. Très vite se sont constitués des orchestres, orchestres de chambre ou orchestres symphoniques, capables d'affronter les oeuvres les plus difficiles : on a pu entendre sans ridicule, dans un oflag, aussi bien les Concertos brandebourgeois que la !Xe Symphonie de Beethoven.
Lorsqu'on sait combien est répandu en Allemagne le culte de la musique, on ne s'étonnera pas que les commandants de camp aient souvent accordé des facilités spéciales aux musiciens et parfois assisté à leurs concerts.
theatre dans les Oflags
De la musique, on passe aisément au théâtre. Celui-ci fut plus lent à se lancer, à cause des problèmes qu'il soulevait. Les acteurs n'en posaient guère, encore qu'il ne fût pas toujours facile d'assurer les rôles féminins ; mais le théâtre est un art d'illusion, et partout il se trouva des jeunes qui, habilement grimés, ne déçurent point un public au demeurant peu exigeant dans ce domaine. Il s'agissait surtout de problèmes matériels. Que de matières premières ne fallait-il pas pour monter une scène, créer des décors, installer et régler des éclairages, réaliser des costumes ! Ceux-ci étaient généralement en papier, sauf lorsque l'administration allemande avait suffisamment surmonté sa méfiance pour autoriser la location de cos­tumes en ville.
Naturellement, le théâtre mobilisait un personnel nombreux, mais c'était plutôt un avantage dans cette société où la main-d'oeuvre ne manquait pas. Il serait intéressant de relever la liste des pièces ou des auteurs qui ont été joués ; d'une extrême diversité, elle allait des tragiques grecs aux mystères du Moyen Age et aux auteurs contemporains, du vaudeville à l'opérette et au drame ; on y trouverait aussi bien Shakespeare, Molière et Racine que Jules Romains, Anouilh, Fey­deau ou Claudel.
Les autres aspects de l'art n'étaient pas négligés. Architectes, peintres, sculpteurs réalisaient des œuvres, présentaient des expositions où le vernissage s'efforçait même de recréer une atmosphère parisienne. Grâce à des appareils venus de France, la plupart des oflags ont eu leur cinéma. On y passait des films qui n'étaient pas toujours récents ni de première qualité. Mais c'était une évasion. Et l'autorité allemande en profitait pour passer des actualités qui montraient les hauts faits de la Wehrmacht. Aucune occasion de propagande n'était perdue...
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